- flamberge
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• 1517; nom de l'épée de Renaud de Montauban, d'ab. Froberge, Floberge, n. pr. germ., puis Flamberge, par attract. de flamme♦ Vx Longue épée. Loc. Mettre flamberge au vent : tirer l'épée; partir en guerre, s'apprêter à se battre. « Lazare, au moment de l'affaire Dreyfus, mit flamberge au vent » (A. Gide).⇒FLAMBERGE, subst. fém.Aux XVIIe et XVIIIe siècles, longue épée à lame fine, ayant une garde à coquille ajourée, un long pommeau et des quillons souvent retournés en spirale, généralement utilisée pour les duels. À son allure cavalière et minaudée, au cliquetis de ses éperons, à sa flamberge retroussant l'orée de son mantelet, on flairait aisément le gentilhomme (BOREL, Champavert, 1833, p. 112).— Mettre flamberge au vent. Tirer l'épée, dégainer. Il mit, avec la promptitude de l'éclair, flamberge au vent et tomba en garde. De son côté, Lampourde n'avait pas été moins prompt à dégainer (GAUTIER, Fracasse, 1863, p. 341).♦ Au fig. Montrer une ardeur combative, partir en guerre. Le professeur (...) avait tiré flamberge au vent et lui avait dit qu'elle ne savait pas la valeur de l'argent (PROUST, J. filles en fleurs, 1918, p. 603). Lazare, au moment de l'affaire Dreyfus, mit flamberge au vent (GIDE, Si le grain, 1924, p. 544).Prononc. et Orth. :[
]. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. [Ca 1180 Floberge, nom d'une épée (Fierabras, éd. A. Kroeber et G. Servois, 654)]; 1581 flamberge « épée » (TOURNEBU, Les Contens, IV, 2 ds HUG.). Du germ. froberga, attesté comme nom fém. (Frödeberga,
, v. KLUGE). Floberge a été déformé en flamberge sous l'infl. de flambe « flamme », v. flamme. L'all. a repris Flamberg au fr. (attesté dès 1575, v. KLUGE; WEIGAND). Fréq. abs. littér. :20. Bbg. COUNSON (A.). N. épiques entrés ds le vocab. commun. In : [Mél. Chabaneau (C.)]. Rom. Forsch. 1907, t. 23, pp. 406-407. — SAIN. Arg. 1972 [1907], p. 91, 270, 280.
flamberge [flɑ̃bɛʀʒ] n. f.ÉTYM. 1517; nom de l'épée de Renaud de Montauban, héros de chansons de geste, d'abord appelée Froberge, Floberge (v. 1180), nom propre germanique, puis Flamberge, par attr. de flamme.❖1 ☑ Loc. (1629, in D. D. L.). Mettre flamberge au vent : tirer l'épée (⇒ Dégainer). — (1673). Fig. Partir en guerre, s'apprêter à se battre.1 J'ai reçu des nouvelles de mon fils; c'est de la veille d'un jour qu'ils croyaient donner bataille (…) Il avait une grande envie de mettre un peu flamberge au vent.Mme de Sévigné, 341, 30 oct. 1673.2 Suis-je un beau raffiné, vainqueur de l'univers,Mettant flamberge au vent pour un mot de travers.Baudelaire, Premiers poèmes, XXI.3 (…) Lazare, au moment de l'affaire Dreyfus, mit flamberge au vent et assuma le rôle important que l'on sait (…)Gide, Si le grain ne meurt, I, X.2 (1872). Faux cierge.
Encyclopédie Universelle. 2012.